KORG WAVESTATE, un synthé pas comme les autres

Au début des années 90, KORG crée un synthé révolutionnaire : le KORG WAVESTATION.

Un beau bébé de 12.5 Kg (le poids d'un piano numérique de 88 touches d'aujourd'hui). Ce synthé permettait de transformer des échantillons sonores bruts en sons grâce à la synthèse vectorielle, un séquençage d'ondes, un filtre LowPass et 2 multieffets. On pouvait créer des sons simples mais aussi des combinaisons de sons. Avec l'aide des 484 formes d'ondes de base et 32 séquences d'ondes, le partage du clavier en 8 zones et le caractére sonore bien trempé de ce synthé, le résultat était bluffant. 

La seconde génération sortie en 1991, le WAVESTATION EX apporte plus d'effets, plus de formes d'ondes (4 Mo au lieu de 2 Mo) - quand on regarde ces chiffres de nos jours on pourrait se demander comment les musiciens arrivaient à en sortir quelque chose. Les synthés de l'époque ne s'embarassaient pas avec des sons que le concepteur aurait jugé non-nécessaires. Compte-tenu de la taille des mémoires de l'époque, tout était optimisé (même le suivi client, les possesseurs de Wavestation pouvait le passer facilement en version EX sans avoir à racheter un nouveau clavier).

Malgré tout, le résultat était là. Il faut dire que ce synthé a été créé par Dave Smith, l'ancien directeur de Sequential Circuits, sur les bases du Prophet VS. En terme de résultat, ça ne pouvait être qu'impressionnant.

Les artistes de l'époque ont vite utilisé cet instrument pour apporter un son différent et nouveau à leur compo. Genesis, Jan Hammer, Depeche Mode, Toto, Vangelis ont utilisé ce synthé seulement voilà...

Au niveau programmation, c'était juste une usine à gaz, le principal soucis de ce synthétiseur.

Le KORG WAVESTATE a subit une cure d'amaigrissement par rapport à son aïeul, quasiment 10kg de moins. Il a perdu aussi quelques touches (37 au lieu de 61 notes). Les fanatiques des touches auraient pu crier au scandale mais après essai de la "bête", le toucher est agréable, trés dynamique et la taille du clavier garantie un accés facile et rapide aux boutons de changements d'octaves. Pour les puristes, sachez que ce synthétiseur a des connectiques MIDI donc il est possible de le piloter à partir d'un autre clavier plus grand.

Au déballage le poids surprend (2.9 Kg) et le côté un peu plastique peu dérouter. Le branchement se fait par une alimentation séparée, un point négatif lorsqu'on est habitué à des câbles d'alim costaud mais il y a certainement une raison technique à cela.

On branche un bon casque, on tourne le potard de volume au 3/4 (on devient sourd en vieillissant) et là... Pas un souffle, comme son ancètre.

A la 1ère note, on comprend tout de suite que ce synthé est tout simplement mortel. Le son est énorme. Les échantillons s'entremêlent pour créer des ambiances fabuleuses (tu veux une sonorité qui dure 45 sec, c'est possible). La dynamique du clavier est terrible.

On sent que les potentiomètres sont de qualités (fermes, précis et rapides)..

Les sonorités s'enchainent, des nappes généreuses accompagnées d'arpégiatteurs fins, des grooves à arracher les oreillettes du casque, des partages de claviers efficaces et... pas de coupures lorsqu'on change de son et ça c'est top.

Finie la galère du joli son de nappe qui s'arrête comme un coup de hâche quand tu changes de preset, KORG y ont pensé. BRAVO

On aurait pu regretter le manque d'aftertouch mais les sonorités sont tellements généreuses et le contrôle en temps réel accessible donc ce n'est pas gênant.